CE MESSAGE A ÉTÉ ENVOYÉ LE 11 AOÛT À TOUS LES MEMBRES DE LA COMMUNAUTÉ DE L'UdeM
L’été tire à sa fin et nous nous croiserons bientôt sur les campus de l’Université de Montréal. J’espère que les dernières semaines vous ont offert de multiples occasions de redécouvrir tout ce qu’il y a de riche et de fondamental dans la rencontre des êtres humains, libres de toute médiation électronique. Pour ma part, j’ai profité autant que j’ai pu de beaux moments en famille, des risettes de mon nouveau petit-fils, de la beauté majestueuse des paysages du Québec, du plaisir simple des pique-niques entre amis et de quelques heures de sommeil supplémentaires ô combien bienvenues. Pour moi, et pour vous aussi je le souhaite, l’été 2021 me laissera le souvenir d’un retour à la vie telle que les humains doivent pouvoir la vivre, même si le retour est encore incomplet.
C’est justement à ce sujet que je m’adresse à vous aujourd’hui. Le trimestre d’automne s’amorce dans moins d’un mois, et plusieurs d’entre vous se demandent maintenant comment l’Université de Montréal abordera cette période de transition vers une nouvelle normalité postpandémique. Au cours des prochains jours, vous recevrez des informations plus complètes expliquant comment nous conjuguerons la sécurité des membres de notre communauté avec le très fort désir de retrouver la vie universitaire telle que nous la concevons. Je me garderai d’entrer ici dans les détails, mais il me semble important de vous dire quels sont les grands paramètres à partir desquels nous organisons la rentrée.
Le premier paramètre est celui de la sécurité. La direction de l’Université est à l’affût des informations les plus pertinentes et les mieux fondées sur le plan scientifique pour tout ce qui concerne l’évolution de la pandémie, les avantages de la vaccination et l’efficacité des autres moyens pour contrer la menace posée par le virus. Les décisions sont prises d’abord et avant tout pour éviter que l’Université de Montréal devienne un foyer d’éclosion du SRAS-CoV-2 et que, ce faisant, elle menace la santé publique de Montréal et de ses environs ou mette en péril la capacité de notre réseau de la santé à soigner les Québécois et les Québécoises.
Cela signifie que, même si l’enseignement en présentiel sera la norme à l’automne, des mesures de protection et de distanciation seront inévitablement en vigueur sur nos campus. Je veux être clair : il ne s’agira pas d’atteindre le risque zéro. C’est une quête qui est incompatible avec les activités normales d’une université et qui imposerait un fardeau injuste à ceux et celles qui ont pris les moyens pour se protéger contre la COVID-19.
Cela m’amène à désigner un deuxième paramètre : l’Université de Montréal ne mettra pas en œuvre des mesures sanitaires ou des accommodements extraordinaires dont l’objet principal serait de protéger ceux et celles qui ont choisi de ne pas être vaccinés. La vaccination a beau ne pas être obligatoire actuellement au Québec, elle est néanmoins essentielle. Dans cet esprit, nous continuerons de travailler étroitement avec les autorités de la santé publique afin de multiplier les occasions de vaccination pour les personnes qui n’ont pas encore reçu de vaccin. Fort heureusement, ces personnes sont très peu nombreuses au sein de notre communauté. En combinant les données relatives à la vaccination avec celles sur les inscriptions à l’Université de Montréal, les autorités ministérielles nous informent que plus de 85 % de nos étudiants et étudiantes ont reçu deux doses de vaccin ou recevront leur deuxième dose au cours des prochains jours. Les membres des personnels administratif et enseignant appartiennent pour la plupart à des groupes d’âge qui sont largement protégés par les vaccins contre les conséquences graves ou durables de la COVID-19. Si vous n’avez pas encore reçu les deux doses du vaccin contre la COVID-19, de grâce, faites votre devoir et allez-y maintenant.
Enfin, un dernier paramètre : puisque les conditions sanitaires actuelles propres à notre communauté le permettent, avec l’application de mesures sanitaires, l’Université de Montréal peut et doit reprendre ses activités dans une perspective de normalité, et déployer tout son potentiel : un cadre d’enseignement passionnant et nourri par les meilleures pratiques pédagogiques, des projets de recherche emballants, une vie de campus riche et stimulante. Je crois sincèrement que l’Université existe d’abord et avant tout dans les rapports humains qui se dessinent entre nous au fil du temps. Pour moi, et pour la plupart d’entre vous, c’est sur le campus, dans nos salles de cours, dans nos laboratoires, dans nos bibliothèques, dans nos cafétérias, dans nos bureaux et sur nos plateaux sportifs que ça se passe. Cela signifie, entre autres, que l’organisation de l’enseignement ne se fera pas en fonction des préférences ou des réticences des uns et des autres quant à leur retour sur le campus, exception faite des situations médicales qui exigent un accommodement. De même, l’avènement du travail en mode hybride sera subordonné à la réalisation de la mission fondamentale de l’Université. Je l’ai dit il y a déjà plus d’un an : l’Université de Montréal ne sera ni virtuelle ni dématérialisée. Il n’y a plus de raison d’attendre ce retour à notre configuration naturelle.
Voilà donc comment s’élabore le raisonnement qui dicte les mesures qui seront annoncées au cours des prochains jours. D’ici là, il reste encore quelques beaux jours d’été devant nous, deux ou trois baignades et peut-être une épluchette de blé d’Inde en famille. Au-delà, il y aura d’autres jours où les drames, les deuils, les défis et les détours de la COVID-19 seront un mauvais souvenir; mais aussi d’autres jours, nombreux, où nous porterons ensemble notre université vers les plus hauts sommets.
Daniel Jutras
Recteur