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La vaccination à l’Université de Montréal

CE MESSAGE A ÉTÉ ENVOYÉ LE 25 AOÛT À TOUS LES MEMBRES DE LA COMMUNAUTÉ DE L'UdeM

Chères et chers membres de la communauté universitaire,

L’état de la pandémie de COVID-19 évolue de jour en jour, et toutes les grandes organisations consacrent beaucoup d’énergie à prévoir les mesures optimales pour protéger leurs communautés et participer à la lutte contre ce virus qui a changé nos vies. L’Université de Montréal ne fait pas exception. Au cours de la dernière semaine, j’ai mobilisé l’expertise de plusieurs collègues en santé publique, en droit, en sciences humaines et sociales et en sciences de la vie pour les entendre et discuter, à partir des données et des meilleures connaissances, du chemin que doit emprunter l’Université de Montréal au fil des prochaines semaines. Les avis sont partagés. Néanmoins, il me semble important de partager avec vous, en toute transparence, les orientations que nous privilégions dans le cadre actuel.

L’avenir immédiat s’annonce plus difficile que prévu. Le nombre de cas positifs augmente depuis plusieurs jours et il est maintenant acquis que nous sommes au début d’une quatrième vague. Le variant Delta est beaucoup plus contagieux que le virus originel de la COVID-19. Il s’attaque surtout aux personnes qui ne sont pas vaccinées. Celles qui sont pleinement vaccinées peuvent aussi être infectées, sans pour autant présenter de symptômes, et ainsi infecter d’autres personnes dans leur entourage. On sait que la double vaccination réduit de manière notable les risques de complications, d’hospitalisation et de décès liés à la COVID-19 de même que le risque de transmettre le virus. On sait également que la pandémie ne pourra être contrôlée que par la combinaison d’un ensemble de mesures sanitaires : la vaccination, bien sûr, mais aussi les gestes barrières, dont le lavage des mains, la distanciation physique, la ventilation des lieux et le port d’équipements de protection individuelle. Nous devons continuer nos efforts sur tous ces fronts. Il n’existe aucune solution unique ou magique.

D’entrée de jeu, il faut le dire clairement et sans détour : l’Université de Montréal s’attend à ce que chaque membre de sa communauté aille se faire vacciner immédiatement, si ce n’est pas déjà fait. Pour un très petit nombre de personnes, il existe des raisons médicales qui justifient l’absence de vaccination. Pour toutes les autres, dans un environnement universitaire guidé par la science, la raison, la responsabilité et la solidarité, la vaccination est un devoir civique et moral, rien de moins.

Heureusement, la très grande majorité des membres de notre communauté est maintenant vaccinée. Du côté de nos étudiants et étudiantes, y compris ceux et celles de l’extérieur du pays, le taux de double vaccination est très élevé et continue de grimper, jusqu’à dépasser les 85 %. Nous ignorons le taux de vaccination des membres du personnel administratif et du personnel enseignant, mais ils appartiennent à des groupes d’âge qui ont fait un accueil enthousiaste au vaccin. En outre, plusieurs personnes de la communauté sont déjà doublement vaccinées en raison de leurs activités disciplinaires, comme celles qui travaillent ou font des stages dans le réseau de la santé. D’autres auront décidé de se faire vacciner après l’annonce du gouvernement relative à l’imposition imminente du passeport vaccinal pour l’accès aux bars, aux restaurants et aux salles d’entraînement.

En tant qu’établissement autonome, l’Université de Montréal jouit de la marge de manœuvre nécessaire pour mettre en place des mesures sanitaires qui vont au-delà de celles que le gouvernement impose. À ce titre, nous avons rendu la participation aux sports d’élite des Carabins conditionnelle à la double vaccination. De même, la double vaccination sera exigée pour les locataires de nos résidences. Les membres du personnel et du corps étudiant qui travaillent dans nos cliniques universitaires de santé humaine, y compris les cliniques gérées par les Services aux étudiants, devront aussi avoir reçu leurs deux doses de vaccin, de même que le personnel de recherche en contact avec des populations vulnérables. Le port du masque de procédure est requis en toutes circonstances sur nos campus, hormis quelques rares exceptions. Des règles de distanciation physique sont mises en œuvre dans les aires communes, exclusion faite de l’enseignement en salles de cours. Dès la rentrée, des brigades étudiantes seront déployées pour sensibiliser la communauté au respect de ces mesures tout comme le feront les agents et agentes de la Direction de la prévention et de la sécurité. La qualité de la ventilation de nos pavillons fait l’objet d’un suivi serré. Toutes ces mesures contribuent à faire de l’Université de Montréal un endroit aussi sécuritaire que possible.

Faut-il aller encore plus loin? Depuis plusieurs jours, d’autres établissements universitaires à travers le Canada ont mis en place, à des degrés divers, ce qu’ils qualifient de « vaccination obligatoire ». Ces politiques sont éminemment variables dans leur application.

Au Québec, le cadre juridique établit que la personne humaine est inviolable et qu’aucun soin médical, examen, traitement ou prélèvement ne peut lui être imposé sans son consentement éclairé. Il ne s’agit donc pas de vacciner ou tester une personne contre son gré. Quand il est question de « vaccination obligatoire », il faut plutôt entendre « l’imposition de restrictions liées au choix de ne pas être vacciné ou testé », sauf en présence d’exceptions justifiées par des considérations médicales par exemple. Pour le dire autrement, chaque personne a le choix entre recevoir le vaccin, d’une part, ou ne pas recevoir le vaccin et en subir les conséquences négatives, d’autre part. Ces conséquences négatives recouvrent généralement la privation d’accès à certains privilèges, biens ou services. C’est la même logique que celle du passeport vaccinal qui entrera en vigueur au Québec sous peu. Dans le cadre actuel, le recours au passeport vaccinal est circonscrit à certains contextes définis. C’est une politique conforme à ce qui s’est fait historiquement : à la différence de plusieurs autres provinces, le Québec s’est éloigné des programmes de vaccination obligatoire depuis un demi-siècle.

À partir de là, la question peut être posée clairement : en plus du faisceau de mesures déjà implantées, devrait-on exclure de nos campus toutes les personnes incapables de faire la preuve qu’elles ne présentent pas de risques pour la santé d’autrui, soit par un vaccin, soit par un test de dépistage? La réponse à cette question s’envisage des points de vue de la santé publique, de l’éthique, de la sociologie, de l’histoire et du contexte opérationnel propre à notre cadre de vie. Pour répondre à cette question, il faut prendre en compte, d’une part, les gains sanitaires qu’une telle mesure permettrait de réaliser et, d’autre part, les efforts engagés pour la mettre en œuvre de manière efficace et rigoureuse.

Commençons par dire que l’Université ne vise pas l’atteinte du risque zéro, qui n’existe pas en matière de pandémie. On peut néanmoins penser que le passage à un taux de vaccination plus proche de 100 % sur nos campus se traduirait par un certain gain sanitaire par rapport à la situation actuelle, déjà positive. Encore faut-il que la mesure contraignante fonctionne, qu’elle soit nécessaire et proportionnelle aux avantages qu’on en tire. 

Compte tenu de la taille de nos campus et de la variété des activités qu’ils abritent, il n’est pas réaliste de penser que leur accès physique puisse être contrôlé parfaitement. Et l’on ne souhaite pas faire de nos campus des lieux fermés sur eux-mêmes dont l’accès serait restreint à quelques portes bien gardées. Le scénario de vérifications aléatoires du statut vaccinal ou de tests négatifs comporte aussi des faiblesses. D’autre part, priver le personnel et la population étudiante non vaccinés de leur accès physique à nos campus exigerait que l’Université mette en place un accès virtuel qui représenterait un fardeau très lourd pour la communauté et une injustice pour ceux et celles qui ont obtenu leurs deux doses de vaccin, sans oublier que certaines tâches et activités de formation pratique ne peuvent pas être réalisées à distance. L’hypothèse de refuser purement et simplement l’accès à nos campus sans autre mesure d’accommodement conduirait à une dégradation de notre tissu social que nous devons, comme communauté, nous efforcer d’éviter, à moins qu’elle devienne incontournable.

Tout cela nous amène à conclure qu’il n’est pas opportun, à l’heure actuelle, d’exclure de nos campus les personnes qui ne sont pas encore vaccinées. Cette conclusion pourrait certes changer en fonction de l’évolution de la pandémie et des directives des autorités publiques. Mais pour l’heure, nous consacrons nos efforts à convaincre les membres de notre communauté de s’acquitter de leur devoir civique, à leur donner un accès simple, rapide et efficace à la vaccination, notamment sur les campus, et nous continuons d’insister sur le respect le plus strict du faisceau de mesures sanitaires déjà mises en place. 

La recherche en santé publique montre que les mesures coercitives n’entraînent généralement pas un taux de vaccination plus élevé que l’éducation, l’incitation et l’accès facile et rapide aux vaccins. Dans cet esprit, l’Université de Montréal lancera au cours des prochains jours un ensemble de mesures additionnelles (cliniques de vaccination, révision des protocoles en cas d’éclosion, etc.) pour accroître encore ses efforts dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Quant au retour au travail en mode hybride pour le personnel, qui devait s’amorcer le 7 septembre, sa mise en œuvre sera adaptée et séquencée pour assurer que les activités de recherche et de formation en présentiel se déroulent comme prévu, sans pour autant multiplier de manière indue les contacts sur les campus et dans les transports en commun qui y conduisent.

Le combat n’est pas terminé et la situation évolue rapidement. Il est possible que nous soyons conduits à prendre des mesures extraordinaires au cours des prochaines semaines si l’intensité de la quatrième vague l’exige. D’ici là, je vous invite à prendre soin de vous et de vos proches, à rester chez vous si vous présentez des symptômes d’infection, à respecter les directives sanitaires en place et surtout, surtout, à vous faire vacciner immédiatement si ce n’est pas encore fait.

 

Daniel Jutras

Recteur

 

Pour plus d’information, consultez le site Web Info COVID-19. Ou écrivez-nous à infocovid19@umontreal.ca.

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